Jérémy Orcil : « J’ai remplacé la farine de paille par de la dolomie »
Pour garnir ses logettes équipées de matelas, Jérémy Orcil, éleveur dans le Finistère, a abandonné la farine de paille pour de la dolomie. Il ne reviendra pas en arrière.
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C’est sur le conseil du technicien de sa coopérative Eureden que Jérémy Orcil a testé la dolomie pour les matelas de ses logettes. En Gaec avec son père, il possède 170 prim’holsteins qui sont traites au robot. « Elles sortent un peu pendant la journée mais passent tout de même l’essentiel du temps à l’intérieur », précise l’éleveur. Pour maximiser leur confort, il a installé des matelas dans les logettes il y a quatre ans.
Durant les deux premières années, il y a épandu de la farine de paille. Il en était plutôt satisfait jusqu’à ce que le prix devienne prohibitif, autour de 250 €/t. « J’ai donc cherché autre chose et j’ai acheté un big bag de dolomie pour essayer », raconte l’éleveur. Il s’agit d’un produit 100 % minéral, poudreux, très fin et dense. Extrait des carrières du Poitou, il ne nécessite pas de broyage et son prix reste modéré, de 40 à 50 €/t, hors transport. En outre, il est tout le temps disponible.
Un tarif à 84 €/t, livré par camion
Jérémy se fait désormais livrer par camion et il paie 84 €/t. Le coût du transport influe sur le tarif. Il reprend le produit au télescopique pour le stocker à l’abri. Il utilise une brouette pour l’apporter dans les logettes à raison de 1 kg/vache/jour. L’un des éleveurs distribue la ration pendant que l’autre s’occupe des logettes, alors vides, ce qui facilite le travail. Ils commencent par racler les bouses avant de mettre la dolomie. Il n’y a pas de poussière lors de l’application, contrairement à ce qui se passe à la livraison. En un quart d’heure, toutes les logettes sont prêtes. « Sur ce plan, c’est comparable à la farine de paille », constate Jérémy.
De même, le pouvoir asséchant est, selon lui, identique. En revanche, la dolomie est plus facile à disposer de manière régulière dans la logette et elle ne colle pas aux onglons. Un avantage appréciable pour lui car il y a quelque cas de dermatite dans le troupeau. De même, elle ne s’attache pas aux trayons, qui sont donc plus facilement nettoyés par le robot. L’hygiène est importante pour cet éleveur, les taux cellulaires sont stables entre 100 000 et 120 000 cellules. Avec un pH situé entre 8 et 9, la dolomie limite le développement des bactéries. Dans son bâtiment bien ventilé, Jérémy ne déplore pas d’odeurs avec la dolomie. Ce qui était déjà le cas avec la farine de paille. Les aires d’exercice sont nettoyées avec un racleur à chaîne. La dolomie ne contient pas de silice et ne risque donc pas d’abîmer le matériel.
Toutes les qualités d’un amendement
En raison de sa densité, le produit se dépose au fond de la fosse à lisier. Il est donc nécessaire de brasser. Mais le lisier se trouve enrichi en calcium et en magnésium qui composent la dolomie à respectivement 30 et 20 %. Le lisier agit donc aussi comme un amendement. Jérémy l’a vérifié en effectuant des analyses. « J’épands le lisier sur les prairies ou sur les parcelles prévues en maïs et j’économise un passage puisque je n’y apporte plus d’amendements. »
« Au départ, nos produits étaient vendus pour leurs qualités d’amendements, explique Sébastien Baudinière, responsable commercial chez Iribarren, une entreprise qui exploite des carrières dans la Vienne et en Charente. Ce sont des clients éleveurs qui ont commencé à utiliser la dolomie en litière, notamment associée à de la paille dans des logettes creuses. » Cette pratique permet à Jérémy de travailler en système 100 % lisier pour ses vaches laitières. La paille est réservée aux autres animaux. Sa production couvre leurs besoins mais pas plus. Jérémy envisage de tester un automoteur pour mécaniser le travail d’application de la dolomie. Le coût élevé de ce type d’engins représente cependant un frein.
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